Les dernières années ont été difficiles économiquement et je
crois que, dans ces moments-là, il est important de se rappeler des éléments
essentiels qui composent notre économie. Je pense que les PME sont importantes
pour l’économie québécoise comme l’illustre les chiffres suivants de l’institut
des statistiques du Québec : en 2003 il y avait 13 814 PME (établissement de
moins de 200 employés) établies sur le territoire québécois qui produisaient
environ 28% de la production totale.[1] Car
les PME, par le biais de leur croissance, aideront l’économie à reprendre son
envol. Toutefois, qui dit croissance, dit bien souvent investissement. Or, le
financement est un défi actuel avec lequel les PME québécoises doivent
composer. À la table ronde des PME 2010, ayant eu lieu à Brossard, il en est
ressorti que les entrepreneurs trouvent le processus de financement ardu, quel
que soit leurs besoins, et qu’ils passent beaucoup de temps à rechercher de
l’argent, ce qui devient parfois une démarche improductive.[2]
Bien que je ne pense pas que cela
garantisse le succès, une bonne préparation est nécessaire à toute demande de
financement. Un outil pour y parvenir : le budget. Dans sa définition la plus
simple, un budget représente tout simplement une projection des ventes et coûts
futurs d’une entreprise.[3] Selon l’OECD[4] , les PME font face à
deux problèmes nécessitant du financement : soit le manque de fonds de
roulement ainsi que des fonds nécessaires à la forte croissance des start-up et
de certaines PME. D’où l’importance de deux types de budget, soit le budget de
caisse et le budget d’investissement, pour les PME. Un budget de caisse montre
les entrées et les sorties de fonds qui auront lieu durant une période donnée,
ce qui vous permettra de repérer les moments creux de l’année où il y aura un
possible besoin de liquidités. Bref, cet outil vous aidera à mieux gérer vos liquidités.
Un budget des investissements vous permettra d'affecter des ressources à des
projets spécifiques. En gros, il vous obligera à estimer les coûts reliés
à votre investissement et également à considérer si vous avez les ressources
nécessaires pour mettre de l'avant ce projet.
Toutefois, je suis d’avis que l’existence
d’un processus budgétaire au sein d’une entreprise ne promet ni la réussite
d’une demande de financement ni la santé financière à celle-ci. Selon moi, cela
dépendra plutôt de la qualité du processus budgétaire au sein de celle-ci.
Selon le BFR comptables agréés[5], un propriétaire
d’entreprise répondrait presque toujours oui à la question : « Avez-vous un
processus budgétaire ? » Bien que le budget soit l’un des outils les plus
utilisés au sein des PME, il semble qu’il ne soit pas toujours utilisé à son
plein potentiel. Faire un budget pour faire un budget ne vous avancera à rien, surtout s'il est réalisé par le délégué au commis comptable de l’entreprise, bien que celui-ci ait des
notions de comptabilité. La base même du budget est la stratégie de
l’entreprise. Donc, si vous êtes propriétaire d’une entreprise et que vous
participez activement à sa gestion, vous êtes sans doute la meilleure personne
pour établir le budget. Parce que vous savez dans quelle direction s’en va
l’entreprise et qu’ainsi vos estimations pourrait s’avérer plus justes.
En résumé, ce que vous devez retenir, c'est que ce qui apporte de la valeur à
un budget, qui est la finalité, n'est pas le budget lui-même, mais plutôt le
processus qui mène à celui-ci. Et un budget de qualité sera
indéniablement un outil utile pour vos demandes de financement.
Voici quelques liens complémentaires sur le sujet qui peuvent vous être utiles :
http://www.acting-finances.com/offres/file_inline_src/188/188_P_1743_20.pdf
[1] INSTITUT DE
LA STATISTIQUE, Statistiques du secteur de la fabrication,
activité totale, PME1 et grandes entreprises, par sous-secteur du SCIAN et
région administrative, Québec, 2003
[2] Cinq défis pour les PME
[3] http://www.investopedia.com/terms/b/budget.asp#axzz1liV7jFSU
[4] http://www.oecd.org/dataoecd/29/10/42884785.pdf
[5]
http://www.bfrca.com/blogue/2010/11/20/processus-budgetaire-pour-les-pme/
Peut on concilier gestion sans budget et PME selon vous ? Le budget est il nécessaire pour convaincre au début quitte à disparaitre par la suite ?
RépondreSupprimerVotre post fait l'éloge de l'outil budgétaire, néanmoins ne pensez-vous pas qu'un système de budgétisation trop rigide constitue un frein à l'innovation (et donc au développement) ? De plus ne pensez vous pas que cet outil est obsolète?
RépondreSupprimerComment justifiez vous la pertinence de cet outil au regard du contexte économique dans lequel nous évoluons?
Pour le financement des PME : quid des business angels ?
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la gestion sans budget, je crois que cela dépend de la taille de la PME. Une tès petite et petite entreprise, dont la structure sera probablement plus centralisé, aurait avantage à utiliser le budget qui est adéquat pour les structures centralisés. De plus, une petite entreprise ou une entreprise en démarrage, n'aura pas nécessairement les fonds nécessaires pour investir dans le développement d'outils qui lui permettront de gérer sans budget. Car, même si on abandonne le budget, il faut avoir des outils pour le remplacer qui nous permettront de remplir les divers rôles du budget soit la planification, le contrôle, la communication de la stratégie, etc. À long terme, lorsque l'effectif d'une PME devient plus important, il peut être intéressant d'abandonner le budget et de se tourner vers la gestion sans budget pour avoir plus de flexibilité.
RépondreSupprimerPour la question d'Élodie, je ne crois pas que le budget soit un outil dépassé dans le contexte de PME. En général, une petite ou moyenne entreprise, dans un processus de financement, va soit se tourner vers le capital de risque ou les banques. Dans les deux cas, si ça réputation n'est pas établie, elle devra prouver que son projet est rentable et soulever de l'intérêt pour celui-ci. Bref, je crois que dans ce contexte, un budget est un incontournable pour appuyer une demande de financement. Il est vrai qu'un budget peut être un frein à l'innovation s'il est trop rigide. Je pense que les dirigeants/propriétaires doivent s'assurer d'éviter cette situation, en utilisant, par exemple, un budget participatif qui permettra aux employés de s'exprimer et de laisser libre cours à leur innovation.
RépondreSupprimerMalheureusement, je ne peux répondre à la dernière question, car je ne la comprends pas...